Fête du travail = Fête des Mères
Hier, en marchant
tout seul au jardin ‘Merdoukh’, j’ai remarqué qu’une vieille femme me
suivait. Son regard bizarre me donnait
l’impression qu’elle me voulait du mal. Ses yeux me fixaient bizarrement. Gêné,
j’ai commencé à marcher plus rapidement. Gêné, j’ai commencé à courir.
Attention, je courais d’une manière à ce que j’apparaisse telle une personne
active qui fait du sport. Ce n’était que dans mon imagination. En réalité, je courais telle une poule qui a peur de son
égorgeur.
Comprenez-moi
bien, je ne sais pas si je dois vous dire tout ce que j’ai vu durant mon séjour
au passé. Je crois que c’est trop intime à dévoiler. Bon, je vais vous épargner
des détails qui peuvent vous choquer. Mesdames et Messieurs, à mon arrivée au
passé, j’ai vécu une des décisions les plus importantes de mes parents :
Papa: « Hbiba, nzidou chi
wliyed ? (Chérie, t’as pas envie d’un autre enfant ?) »,
Maman: « A wili, baraka, mali
9niya !( Non, je ne suis pas une lapine !)»
Moi : « Yak a mama. Nemchi fel
9adouss ana ? (Maman, je vais me noyer dans les égouts) ».
Maman :
« Yalah d’fi dou a lemsikhite. (Eteins la lumière, chéri) »
Moi: « Houuuuu, Waaaaa, Piiouu, douuucement!
Houla, c’était trop vite Papa! Qu’est ce que cet
œuf fait dans ton ventre Maman! Attention
je colle à cet œuf! Ah non je rentre dedans! Sauvez- moi ! Oh !
Allô ! Y’a quelqu’un ?»
Comprenez-moi bien, j’entendais presque tout pendant 9 mois. Ce qui m’a marqué le plus pendant mon séjour chez mon coco, l’œuf, est le ronflement de mon père. (Mise à part, son engin que je voyais aussi !) Il ronflait tellement fort qu’il me réveillait. Effrayé, je commençais à pleurer. Gentille comme elle est, Maman me faisait des caresses jusqu’à ce que je m’endorme.
Je partageais mon manger avec coco pendant 9 mois. On a grandi ensemble. Parfois, on avait faim mais je comprenais la situation. Maman devait préparer le déjeuner à toute la famille en premier et, donc, elle mangeait en dernier. Avec le temps, je commençais à me manifester avec des coups de pieds sur son ventre. Pourtant, elle en était fière : « Il bouge, il bouge, il bouge ». Avec le temps, ma mère n’était plus fière de mes coups de pieds : « Il fait mal, Aïe, Aïe, Aïe ».
Comprenez-moi bien, ce que je détestais le plus est le gynécologue. Lui, il allait me tuer avec son doigt. Il nous faisait mal pour déduire que je suis encore en vie. Je n’arrêtais pas de crier : « Mais Docteur, arrêtes, tu me fais mal » mais il était sourd apparemment. Le jour où il a décidé que ma mère pourra accoucher naturellement, j’étais sur mes nerfs : « Mais tu es fou a si Doctouuuur, tu veux que toute ma tête sort par là. Allô, non mais allô quoi »
Par miracle, on
m’a séparé de mon coco avec succès. L’infirmière, la petite malade mentale, me
frappait sans cesse. Au début, je voulais réagir tel un homme et ne pas
pleurer. L’infirmière insistait et, apparemment, tout le monde
l’encourageait. Suite à toute cette
discrimination, j’ai fini par pleurer très fort. Toute la salle rigolait. Bande
de sadiques.
Comprenez-moi
bien, j’ai passé de bons moments après ma naissance. J’étais trop gâté. Tout le
monde m’embrassait et m’offrait des cadeaux. Mon oncle me ramenait toujours de
l’argent et ma mère le cachait pour moi. La vérité, jusqu’à aujourd’hui, je
cherche toujours sa fameuse cachette mais revenons à notre sujet. J’avais droit
à tout ce que je voulais et quand je voulais. Je pouvais me permettre de me
réveiller à 2h du matin et demander du lait. Ma mère n’hésitait pas une seconde ;
elle se réveillait toujours rien que pour moi.
Chers Messieurs, on a tous eu droit à 9 mois de vacances tout en faisant souffrir notre mère. Messieurs, la prochaine fois que vous insultez une femme, rappelez-vous de la souffrance et du courage de la femme qui vous a mis au monde. Oui, c’est la fête du travail, la fête des mères. La fête du travail est principalement une fête des mères. Des mères qui ont souffert rien que pour le bien-être de leurs petites familles.